
25 Mar Venom 2 : un nanar intelligent ou un blockbuster raté ?
Cet automne j’ai eu le plaisir de pouvoir retourner au cinéma après des mois de fermeture et de sorties retardées. Retrouver le cinéma après des mois d’absence laissait un sentiment assez étrange, entre le contentement de retrouver un hobby qui me manquait et l’appréhension de laisser cette passion au passé.
C’est avec ce sentiment mitigé que j’ai traîné les pieds jusqu’à la salle de Venom 2, pas vraiment sûr de moi, le tout accentué par le fait que je n’aime tout simplement pas les films d’action des deux dernières décennies. J’avais vaguement apprécié le premier volume, le film de Sony était assez différent des films que Disney nous ressort encore et encore deux fois par an, mais qui en même temps n’était pas non plus incroyable. Un film passable, auquel les acteurs ne croyaient absolument pas, et qui à été énormément sauvé par les fans de monstres et qui à donc poussé Sony à faire une suite. Classique des productions de blockbusters, quoi. Si je n’étais pas sûr d’aimer au moins j’étais assuré de voir Tom Hardy, un mal pour un bien.
Et bien quelle surprise, j’ai apprécié cette suite !
Alors, oui, avant qu’on me saute à la gorge : c’est un mauvais film. Mauvais, il n’y a pas d’autres mots. Les critiques l’ont assez dit. Il ne sera jamais nominé pour une quelconque récompense, sera oublié dans deux mois, n’aura aucun impact culturel que le premier n’ai pas eu et n’a rien réinventé.
Les films de superhéros, on les connait bien. Avec environ 23 films du Marvel Cinematic Univers (MCU) sortie depuis 2008 lorsque que j’écris ces mots, soit un ou deux films par an, nous sommes en 2021, bien habitués au genre. Qu’on aime (ou pas en l’occurrence), nous sommes dans l’âge d’or de l’adaptation de films de superhéros de comics. Pourtant, le genre n’a pas attendu la sortie de Iron Man 1 pour se créer ! Depuis aussi longtemps que les comics existent, nous avons toujours tenté de les adapter sur le grand écran. Et quand je dis “on” je ne parle pas uniquement des Américains.
Le premier film de superhéros recensé est un film français de 1916, un film de Louis Feuillade (que nous connaissons majoritairement pour Fantômas) nommé ‘Judex”, petite fierté Cocorico, les américains se les ont vite approprié de la même manière que les westerns ont copié les films de samurai.
« Quand on va au cinéma, on lève la tête. Quand on regarde la télévision, on la baisse. » – Jean-Luc Godard
C’était encore vrai il y a une petite décennie en arrière, pourtant je ne peux compter les fois où j’ai baissé la tête devant un Disney. Leur tentative de ne plus sortir leurs films au cinéma mais uniquement sur leur plateforme en ligne (Disney+) en est bel et bien la preuve.
A l’époque on avait une certaine aise avec ce type de film ; des costumes très camp, des personnages surjoués, des décors irréalistes, colorés et surtout des mise en scène rapide, théâtrales! On était là pour le divertissement, pour voir le côté too-much, qu’on a laissé tomber pour mettre à la place des films de 3h vides, essayant de faire des morales sur le rêve américain, a la limite de la propagande militaire. Des costumes terre à terre, ennuyant a la SpaceX, et des scènes d’action full CGI mais qui durent et qui durent inutilement– bref, l’horreur. Le fun est mort.
Vous savez, il y a des modes, des inspirations, des hommages dans le cinéma. On a tous vu un auteur, un réalisateur, un acteur ou autre cinéaste inspiré une génération entière. En déplaise aux grands fans du grand écran, Marvel à impacter notre cinéma de A à Z. Quand est-ce la dernière fois que vous avez pu voir un film d’action sans blague lourde qui pète l’émotion d’une scène toutes les 5 minutes? Vous vous en souvenez? Pas moi.
D’ailleurs, sans divulgâcher, Matrix IV a très bien réussi à piquer cette méta atroce en le disant haut et fort : c’est destiné « to those who likes to eat shit.».
Tout ça pour dire que le genre même des films de super-héros, c’est l’action, et l’action c’est pas mon fort mais je peux apprécier le côté camp de ces derniers.
Sans humour encore moins bonne que celle de Batman et Robin, avec des costumes (sans CGI suits!) et des scènes la nuit, des décors qui valent le coups.
Bref, un nanar mais une bouffée d’air qui fait du bien. Je ne reverrais pas mais j’ai passé un bon moment. Cela reste un mauvais film des années 90s, sans sang avec un plot oubliable, mais rafraichissant.